La Ferme du Gyps (21)...
-
La ferme du Gyps...
La fouine raconte
( - 21 - )
- On était à cueillir et Marie, elle est allée au Verneau, moi j’ai continué la cueillette au Bois du Monsieur, j’étais pas loin et j’la voyais.
Pis j’ai vu le tout noir qui parlait à Marie, pis il a agrippé son poignet et il l’a poussée.
Quand j’ l’ai vu tomber, mon cœur s’est arrêté, et là, le tout noir s’est sauvé, j’ai attendu qu’il soit loin et j’ suis descendue voir Marie j’ai jamais eu aussi peur, j’la croyais morte. Mais elle respirait, c’est rapport aux buissons, tu comprends, ils ont amorti la chute. Elle saignait, c’était sa jambe qu’était amochée. Alors j’ l’ai mise sur mon dos et j’ l’ai ramenée ici.
Devant le regard interrogateur de Paule, la fouine affirma j’ai pas l’air mais ch’uis costaude .
Bon j’ disais , j’ai caché Marie et j’ l’ai soignée comme j’ai pu, et elle ajouta comme pour s’excuser, mais j’en savais pas encore assez, c’est pour ça qu’elle boîte.
Après j’ai été voir la Lucie, et elle m’a aidée. Elle préparait à manger pour nous deux, le temps que Marie soit guérie et elle m’a donné tout ce qu’il fallait pour meubler la cachette, sans elle je sais pas comment j’aurais fait. Elle est brave tu sais!
Voilà tu sais toute l’histoire.
- Hum, hum fit Marie
- Bon d’accord, admit la fouine, après j’allais au village et j’ leur foutais les trouilles, mais bon, ça leur fait les pieds ajouta-t-elle avec une petite moue.
- Oui, dit Paule, les poules, l’eau rouge, et tout ça c’était toi, c’est bien ce que pensait Zélie. C’est pour cela qu'elle m'a fait venir.
Après un court silence la fouine ajouta:- Moi j’voulais empoisonner sa source au tout noir pour qu’il rende l’âme, mais Marie elle a pas voulu, n’empêche …
- J’ai mieux que ça dit Paule pensive, bien mieux que ça.
La fouine la regarda et les deux femmes échangèrent un regard complice, devant la désapprobation de Marie qui se leva et rentra en secouant la tête.
Alors Paule se pencha vers la fouine et lui chuchota à l’oreille. Plus Paule parlait, plus le sourire de la fouine s’élargissait.
La gamine espiègle ressurgissait dans le for intérieur de la jeune femme rousse.
Paule avait été une enfant intrépide et éprise de liberté. Elle savait maintenant pourquoi. Son tempérament aventurier allait lui servir, et avec l’aide de la fouine, rien ne lui semblait impossible.
Restait à convaincre Marie. Paule s’en chargerait.
Le lendemain, la fouine disparut une grande partie de la journée et pour tromper son impatience, Paule s’allongea au bord de la falaise et observa les allées et venues du village. L’immobilité n’étant pas son fort, elle rentra aider sa mère à préparer ses herbes. Elle tua le temps ainsi jusqu’au retour de la fouine.
Marie s’était laissé convaincre par le plan de Paule, elle pensa que les deux filles jouaient un jeu dangereux et cela ne lui plaisait guère mais les arguments de Paule étaient justes, elles ne pourraient reprendre une vie normale qu’à ce prix.
Elle se rassura en se disant que la fouine serait là pour veiller sur Paule qui n’était pas tant aguerrie à courir les bois la nuit, mais que tout compte fait si elle y croisait un loup, il serait moins dangereux que les hommes.
La fouine rentra, et Paule se réjouit qu’elle ait trouvé ce dont elles avaient besoin.
A la nuit tombée, elles se préparèrent.
[...]
🔊: L'extrait d'aujourd'hui lu par alain ...
La nouvelle " La Ferme du Gyps" est publiée sur ce blog avec l'accord de l'Auteure/Éditrice du livre: Pascale FUSTER.
Avertissement
Tout ce qui est écrit est purement imaginaire à l’exception de la beauté des maisons et des sites naturels.
Toute ressemblance avec un individu existant ou ayant existé ne peut être que pure coïncidence.
Sont cités les noms de personnes célèbres qui ont acquis une notoriété publique.
Sont utilisées les images du domaine public.
Les noms de familles sont des lieux-dits du village.
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.»
Année publication : 3 -ème trimestre 2020
ISBN : 978-2-9573108-0-7