Eloge et description du village de Nans sous Sainte Anne... (FIN)
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(Extrait 9... FIN...)
du village de Nans sous Sainte Anne
et des différentes beautés qui l'avoisinent...
( Photo: Antoine Montenot )
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Si le coup d'œil est beau de voir le Sarrazin,
Voyez-le dominé par le vieux fort Sainte Anne;
Elevé vers les cieux en énorme gradin,
Ce superbe rocher surpasse nos montagnes.
Construit par les Romains, cet ancien château-fort
Qui défendit jadis la conquête des Gaules,
Fut par Louis le Grand détruit et mis à mort.
L'histoire vous dira ces guerres mémorables.
Tous les anciens débris de cette forteresse
Sont couverts de buissons et remplis de gibier.
Seul ! Le vieux pont-levis qui la montagne perce
Prouve encore le génie de ces anciens guerriers.
De superbes forêts formant son entourage,
Rendent les alentours plus sombres et plus sauvages.
Sur le vaste plateau qui s'étend au lointain
Se trouve le hameau qu'on appelle Sainte Anne.
Des débris du château, de ces restes anciens,
Les premiers habitans en firent leurs cabannes.
Puis, sous peu le village, lorsqu'il fut formé
Reçut le nom qu'avaient ces débris relevés.
Aujourd'hui ce pays, par ces gras pâturages,
Fournit aux négociants les plus fâmeux fromages.
Et le chasseur y vient remplir sa gibecière
Où le lièvre bondit sur la verte fougère.
Très souvent çà et là de nouveaux chants d'amour
Annoncent la gaieté d'un si riant séjour.
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Chacun du sol natal aime à faire l'éloge
C'est un plaisir commun, même aux plus malheureux.
Pour célébrer le mien, ces vers sont peu de choses,
Mais si, les ayant lus vous demeurez douteux,
De la Franche-Comté parcourrez les annales.
L'histoire vous dira des merveilles égales.
Le Comtois vit heureux au sein de nos montagnes
Parcourrant tour à tour les diverses campagnes.
Il préfère le bruit de nos ruisseaux charmants
Aux appareils trompeurs de ces concerts bruyants.
Au pied de ces rochers, il voit plus de délices
Que pourraient en offrir vos frêles édifices.
Habitants de la ville, vos théâtres si beaux
Ne sauraient égaler les plaisirs du hameau.
Ces bocages isolés, des oiseaux le ramage
Sont cent fois plus charmants que vos plaisirs volages.
Oh quel charme enchanteur d'être assis sur la mousse !
Est-il dans vos salons une joie aussi douce ?
Non, non, je vous le dis, ce n'est point à la ville
Qu'on peut vivre content, libre , joyeux, tranquille.
Jean-Baptiste GARNIER
le 1° Janvier 1853...
FIN du poème...
🔊: L'extrait du poème dit par
🧐: Le poème est publié avec l'autorisation d'Olivier Cottarel dont Jean-Baptiste Garnier était le quadrisaïeul...
Merci à Catherine L. qui nous a permis de le découvrir récemment 😉...