Les Souvenirs d'un Forestier... (1)

Paul  nous a confié  un récit ...

 

LES SOUVENIRS D'UN FORESTIER :

Les Souvenirs d'un Forestier...  (1)

     SAGE Raymond né à ALAISE le 17 Juin 1905, issu d'une vieille famille de forestiers du Pays.

 

     Mon arrière-grand père était déjà forestier, mon grand-père et également mon Père comme garde particulier des propriétés environnantes.

 

     Depuis mon jeune âge, j'ai parcouru les forêts avec lui. Depuis mon enfance le Pays a beaucoup changé.

     Je me rappelle, avant la guerre 14-18, il existait encore les ruines du château d'ALAISE situé au bas du village à côté du transformateur actuel ; il y avait encore une chambre avec un escalier en colimaçon pour y monter, où nous, les enfants allions nous amuser dedans. Maintenant, tout a disparu, c'est une place goudronnée. J'ai vu de même à proximité, l'ancienne maison d'École disparue également.

 

     On allait aussi s'amuser au " TEMPLE " lieu-dit qui s'est transmis de génération en génération, où l'on voit encore l'emplacement et à proximité, la pierre du sacrifice, d'une hauteur d'un peu moins d'un mètre, large d'environ 1m70 et d'une longueur approximative de deux bons mètres. Dessus, sur la petite plate-forme était taillée dans le roc d'environ 15 Cm de profondeur, la place d'un homme allongé, la place des jambes écartées, également le tronc, les bras et la tête et, en face du cou, une saignée pour l'écoulement du sang ; on se couchait à tour de rôle à l'emplacement taillé de la forme humaine. A cette date, je suis un des seuls survivants pouvant affirmer l'existence de cette pierre, car, à présent, elle a à peu près totalement disparu ou est bien détruite.

      Il existe encore le chêne de la liberté qui, suivant les dires des anciens, a été planté ainsi que les tilleuls à l'avènement de la 2° République sur la commune au lieu-dit " Sue CEY " dominant le pays. Il en existait un également à SARAZ, commune limitrophe, situé au milieu du village, mais il a fallu l'abattre, car il était dépérissant et menaçait de tomber sur une habitation.

      Depuis ALAISE, il y a le départ du chemin de SALINS-les-BAINS, la route du "SEL"comme disaient les Anciens ; chemin large passant par le "Pré de l’OIE" pour contourner les rochers de "GUERCHES" et qui se continue par le célèbre défilé de la "LANQUETINE" où on voit encore, à plusieurs endroits, taillés dans le roc, le pas des chevaux et l’emplacement du passage des roues des chariots et , cette  (route ?)  rejoint l’ancienne route d’ORNANS à SALINS-les-BAINS, à côté de la maison forestière du " BAS des TERRES" . Les habitants qui allaient à SALINS à pied, à ce moment là il n’y avait point de moyen de communication, passaient par un raccourci, par une infracture, dans les rochers de "GUERCHES" que l’on pouvait passer à pied appelé " le PERTHUIS du ROCHER" , en patois : " lou pethuis du Rouchard" et rejoignant la route au dessus de la "LANQUETINE" à proximité de la Maison forestière.
 

      Jusqu'à la guerre 14-18 nos parents parlaient en patois. C'était notre première langue. On apprenait le Français à l'École et, aussi tôt ressortis, on parlait patois. Maitenant, c'est complètement disparu. Il n'y a plus que moi qui le parle correctement et peut le traduire.

      Après la guerre 39-45 suite à des photos aériennes, quelques fouilles ont été faites aux "AUCHES " sur un petit plateau. On a découvert des fondations en pierres d'anciennes maisons, maintenant, tout est invisible, c'est en culture. Je les ai vues avant qu'elles furent rebouchées.


Raymond SAGE

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Article publié le Jeudi 21 Septembre 2023...

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