L'Éphémère : "Exil" (...)
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Un poème de Léon Deubel...
EXIL
Nous ne reverrons plus blanchir l'aube des villes.
Déjà nous descendons dans la forêt déserte
Les sentiers long voilés d'une pénombre verte,
Et la douceur de l'air caresse notre idylle.
Le Printemps a lustré le firmament pascal.
Nous n'écouterons plus les cloches du dimanche.
Ta voix tremble. On dirait dans le soir de cristal
Un éveil argentin de source sous les branches.
Peureusement, dans l'ombre où notre pas s'égare,
Nous avons vu s'ouvrir l'oeil opaque des mares
Sous les cils frémissants du bois insidieux.
Et nos coeurs éperdus de silence s'enfièvrent
De sentir, un instant, se mêler sur nos lèvres
Le miel de la prière et le sel des adieux.
Léon Deubel
Le poème dit par Daniele Rebert :
Tous les poèmes de ces "Rencontres Poétiques du Lison de la Loue et de la Furieuse" ici:
( Source Photo: L'Exil... )