La Ferme du Gyps (7.2)...

 

 

La ferme du Gyps...

 

Zélie

-7.2 -

 

A la mort de ses parents, Faustine a hérité de la ferme et des terres, elle aurait pu être un beau parti pour nombre d’hommes, mais pour le village c’était une fille perdue et aucun n’aurait épousé une fille qui avait un enfant sans père.

Sauf peut-être le Célestin qui se mourait toujours d’amour pour elle, mais Faustine avait la caboche dure et elle ne l’a pas voulu.

Faustine était une femme très belle et les hommes ne manquaient jamais de le lui faire remarquer, souvent de façon déplacée, ils se croyaient autorisés parce que fille- mère à cette époque signifiait fille facile et sans honneur.

 

Faustine a souvent pleuré seule, le soir, sûrement autant sur son bon ami perdu que sur les mauvaises langues des cancoines.

Mais elle a continué comme si de rien n’était à soigner et aider les villageois, elle était guérisseuse.

Elle avait le don des gens de la terre, celui des plantes qui guérissent. Elle a supporté les injures des hommes et le mépris des femmes.

 

Toutes ces grebeuses de bénitiers qui bavent et font pis que pendre pesta Zélie.

 

Elle puisait son courage dans les yeux de la petite Marie.

Cette enfant était aussi belle que sa mère, et quand elle est rentrée à l’école, elle dut subir à son tour les quolibets des autres enfants.

 

Pense donc, petite, à cette époque , une enfant sans père….

Marie avait une force de caractère qui lui a permis de traverser toutes ces méchancetés gratuites avec calme, mais quand elle regardait les autres, son regard métallique était glacial.

 

Ils l’ont pas épargnée, tous autant qu’y sont ces « vioce » s’interrompit à nouveau Zélie.

« Toutes seules, les deux » elles menaient une vie simple, repliées sur elle-même, et « y avait beau faire » à la ferme, elles s’occupaient de leur unique vache. Faustine avaient vendu les bêtes, elles faisaient leur fromage, leur pain, cultivaient leur potager, s’occupaient du poulailler. Chaque matin et chaque soir, Marie descendait le lait pour la coulée à la fromagerie qui se trouve en dessous de la mairie. Elles savaient tirer parti de tout.

Y faut rien « fout’perdre », ma petite, glissa Zélie en aparté à Paule.

Faustine emmenait souvent Marie avec elle pour battre la campagne, elles cueillaient les herbes qui soignent, celles qui se mangent aussi. La petite prenait ces cueillettes avec grand sérieux, tu voyais que cela la passionnait, elle gambadait dans les champs comme un cabri, arrachant parfois un pauvre sourire à sa mère.

Parfois, leurs quêtes de plantes et de champignons les conduisaient jusqu’ici, elles s’arrêtaient pour le goûter. Marie entrait dans la maison telle une petite tornade, débordante d’énergie et de vitalité, apportant un rayon de soleil dans l’ennui de mes jours.

Je revois encore Marie courir après un papillon, s’émerveiller de tout.

Ici, elle était libre, loin du regard des autres .

Ici, elle se sentait vivre .

Cette enfant était très intelligente et très vite elle a compris qu’elle était différente, que jamais les autres ne l’accepteraient, alors plutôt que de partager les jeux des autres enfants, elle s’est réfugiée au milieu des plantes.

Elle battait la campagne comme une sauvageonne, elle connaissait chaque sentier, chaque arbre, chaque cavité, chaque murger, chaque caborde .

Elle pataugeait dans le bief du Fourre à la recherche d’écrevisses qu’elle était fière de rapporter à Faustine qui les préparait pour le souper accompagnées d’une soupe d’ortie.

Parfois, elle s’aventurait le long de l’Arcange et remontait plus haut que la taillanderie, elle allait jusqu’au bassin où elle plongeait pour se rafraîchir. Mais son endroit préféré a toujours été la source du Verneau.

[...]

 

 

À suivre:   # La Ferme du Gyps

🔊: L'extrait d'aujourd'hui bientôt lu par Kali Retsuf ... mais en attendant....

  

  

 

 

La nouvelle " La Ferme du Gyps"  est publiée sur ce blog avec l'accord de l'Auteure/Éditrice du livre: Pascale FUSTER.

 

Avertissement

Tout ce qui est écrit est purement imaginaire à l’exception de la beauté des maisons et des sites naturels.

Toute ressemblance avec un individu existant ou ayant existé ne peut être que pure coïncidence.

Sont cités les noms de personnes célèbres qui ont acquis une notoriété publique.

Sont utilisées les images du domaine public.

Les noms de familles sont des lieux-dits du village.

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Année publication : 3 -ème trimestre 2020

ISBN : 978-2-9573108-0-7

 

 

Article publié le Mercredi 21 Septembre 2022...

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