La Ferme du Gyps (7.3)...

 

 

 

La ferme du Gyps...

 

Zélie

-7.3-

 

Elle traversait le Lison, montait les pâtures par-delà le village et grimpait les roches jusqu’à la source. De là-haut, elle surplombait le village et passait des heures à regarder les paysans cultiver le chanvre aux Grands Vergers.

Marie grandit ainsi, heureuse de sa condition jusqu’à l’année de ses dix-sept ans.

Ce soir-là, les hommes avaient bu, beaucoup, beaucoup trop, chez le Célestin, ils braillaient forts, ils parlaient de Faustine et de la Marie qui devenait bien jolie, ils ont commencé à s’échauffer, et plus ils buvaient plus ils déraillaient. Le Célestin les a mis dehors.

La voie de Zélie tremblota, elle devint plus rauque.

A la nuit tombée, quatre d’entre eux sont montés à la ferme du Gyps, espérant que la Faustine répondrait à leur avance, mais elle les a rembarrés. Ils ont forcé sa porte…

Zélie marque une pause comme si ce qu’elle allait dire lui pesait sur le cœur depuis longtemps, trop longtemps.

Faustine n’a rien pu faire sinon faire barrage de son corps pour protéger Marie en lui criant de fuir.

L’un des hommes agrippa Marie qui réussit d’un coup de pied bien placé à s’échapper, l’homme la poursuivit à travers la campagne.

Marie courait aussi vite qu’elle pouvait dans la nuit, la poitrine lui brûlait du manque de souffle, elle l’entendait haleter derrière elle, dévalant la colline, elle distança son poursuivant.

Elle arriva bientôt à la Sarrazine, le niveau de l’eau était bas, elle se glissa dans la grotte de la source pataugeant dans l’eau, rampant dans le boyau étroit, quand elle s’arrêta, elle se trouvait dans une cavité basse, blottie contre la roche, trempée, tremblante, ses pieds nus ensanglantés, et songeant à sa mère, elle se mit à sangloter.

Marie resta prostrée ainsi de longues heures, maintenue dans la grotte par la peur, tiraillée par l’envie de rejoindre Faustine, priant le ciel que rien ne lui soit arrivé.

Elle « s’émeillait » pour sa mère, elle s’extirpa de sa cache. Au sortir de la grotte, le soleil lui fit baisser les yeux, il était déjà haut dans le ciel .Quittant le manteau de saint Christophe, elle remonta le sentier lentement, prudemment, mais elle se dit que les soudards étaient sans doute en train de cuver.

Elle courut à la maison, gravit précipitamment les marches de pierres qui surplombaient la cave et ouvrit la porte en grand, toute la pièce était dévastée, les meubles renversés. « Y avait un tel fatras qu’une vache y aurait pas r’trouvé son veau »

Faustine n’était pas là.

Elle l’appela, chercha sa mère dans la maison, personne ne répondit.

Elle se dirigea alors vers la grange.

C’est là qu’elle l’a trouvée, pendue à une poutre.

Pauvre petiote, depuis ce jour-là, plus rien n’a été pareil.

Zélie reprit son récit.
 

[...]

 

À suivre:   # La Ferme du Gyps

🔊: L'extrait d'aujourd'hui  lu par alain ...

 

 

La nouvelle " La Ferme du Gyps"  est publiée sur ce blog avec l'accord de l'Auteure/Éditrice du livre: Pascale FUSTER.

 

Avertissement

Tout ce qui est écrit est purement imaginaire à l’exception de la beauté des maisons et des sites naturels.

Toute ressemblance avec un individu existant ou ayant existé ne peut être que pure coïncidence.

Sont cités les noms de personnes célèbres qui ont acquis une notoriété publique.

Sont utilisées les images du domaine public.

Les noms de familles sont des lieux-dits du village.

« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.»

Année publication : 3 -ème trimestre 2020

ISBN : 978-2-9573108-0-7

 

Article publié le Samedi 24/09/22

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