La Ferme du Gyps (17)...
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La ferme du Gyps...
Trouver la fouine
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En se réveillant, Paule a un goût amer dans la bouche. Assise dans son lit, elle se remémore les événements de la veille, elle doit mettre de l’ordre dans ses pensées, trouver la fouine ne sera pas facile. Par où commencer?
Après avoir fait sa toilette, elle s’habille. D’abord un copieux petit déjeuner et ensuite elle ira poster la lettre pour Marcel, en lui donnant son adresse, elle espère que son ami aura des conseils à lui donner, après tout il est commandant de gendarmerie, et quand elle rentrera, elle racontera son aventure à Ted, journaliste toujours à l’affût d’un bon papier, il aimerait sûrement la publier.
Elle arrive à la poste située à côté du négociant en vin. C’est une petite maison toute en longueur, un avant toit sur la façade où il est écrit Poste, Téléphone, Télégraphe. Elle pousse la porte et entre dans une toute petite pièce où se trouve un guichet. Une jeune femme se tient derrière le comptoir, un tampon à la main. A droite de l’entrée se trouve une cabine téléphonique.
Mariette, la postière nouvellement nommée à Nans sous sainte Anne, a pris la lettre de Paule et a oblitéré le courrier.
En rentrant de la poste, Paule croise Jules le maître d’école, celui-ci s’enquiert des recherches de la jeune femme, elle lui confie qu’elle a appris beaucoup sur l’histoire du village.
Celui-ci se méprenant sur « l’histoire » lui propose de lui faire visiter le village et de lui raconter son « histoire ».
Paule sourit en son for intérieur mais accepte sa proposition. Elle a besoin de se vider l’esprit avant de commencer son enquête .
Leur promenade les conduisit d’abord en direction de Saraz, à la sortie du village, Marie remarqua une passerelle, ils l’empruntèrent et se trouvèrent bientôt devant un joli château, Jules lui dit qu’il s’agissait de la résidence de monsieur le maire Anatole Duchamp Souillat.
Le château du Freinet avec son parc qui s’étendait jusqu’au Lison, ses bois, ses prés et son moulin formaient une magnifique propriété qui avait appartenu à un baron d’empire, mais l’on ne savait pas vraiment comment le maire était entré en sa possession. Une histoire de carte semblait-il. Continuant leur promenade, ils arrivèrent au moulin de Nans, Paule fut charmée de ce qu’elle découvrit, longeant le cours d’eau un bâtiment de séchage faisait face à la scierie et derrière une charmante maison couverte de lierre rendait le lieu chaleureux et accueillant.
Jules lui expliqua que le fermier du château du Freinet y habitait, que le moulin fabriquait de l’électricité pour le village depuis mille neuf cent six, qu’il possédait aussi des ribes pour écraser le chanvre qui avait roui sur le sol et une huilerie. Ils rentrèrent et Jules raccompagna Paule jusqu’à l’hôtel où il la quitta en lui promettant une prochaine visite et de nouvelles découvertes de la région.
Paule était plutôt satisfaite de sa matinée même si elle gardait le sentiment d’être observé.
Paule décida que pour trouver la fouine elle devait commencer là où tout avait commencé.
Elle se rendit à la ferme du Gyps.
Elle stationna la voiture devant la maison et examina la façade. Le centre de la maison n’avait plus de toiture, on pouvait encore voir les poutres calcinées. Mais le reste semblait encore vouloir tenir debout.
Paule soupira, elle était impatiente de découvrir l’endroit où sa mère avait vécu, et en même temps, une telle tristesse se dégageait de cet endroit que cela vous décourageait d’y entrer.
Elle commença par explorer la grange à gauche de la maison, elle y pénétra et observa l’intérieur avec attention, on y voyait encore les traces d’une activité paysanne. Lorsqu’elle leva les yeux elle vit la poutre et elle repensa à Zélie, se demandant si c’était là que sa grand-mère était morte. Elle comprenait presque que cette découverte ait poussé Marie à partir d’ici.
Elle gravit les pierres usées de l’escalier en songeant au nombre de galoches qui les avaient montées et descendues.
Elle poussa la porte et entra.
La pièce était telle que sa mère l’avait laissée, tout était à sa place et la poussière avait tout recouvert. Elle pénétra dans la chambre, une armoire de bois massif, un lit, un chevet et c’était tout. Si on ajoutait à cela la table de la cuisine, le vaisselier, les bancs et l’étagère où les bocaux d’herbes s’alignaient, on arrivait à la conclusion qu’il n’y avait ici que le strict minimum.
On comprenait que Marie avait peu de besoin.
Elle revint à la cuisine et examina les bocaux, ils contenaient tous des plantes dont Paule ne savait rien.
Elle eut à cette pensée envie de pleurer, elle ne savait pas et Marie ne lui apprendrait jamais, elle venait trop tard.
Paule se secoua, non, elle n’allait pas se lamenter sur elle-même.
Elle sortit de la maison et repartit en direction de l’hôtel.
Elle fit ses bagages, régla sa note, et prit la route d’Amancey. La route montait en lacets entre les arbres et le soleil apparaissait entre les branches donnant un charme irrésistible à l’endroit. Les routes de campagne étaient vraiment plaisantes songea Paule tandis qu’elle amorçait le prochain virage.
[...]
🔊: L'extrait d'aujourd'hui bientôt lu par Kali Retsuf ... mais en attendant....
La nouvelle " La Ferme du Gyps" est publiée sur ce blog avec l'accord de l'Auteure/Éditrice du livre: Pascale FUSTER.
Avertissement
Tout ce qui est écrit est purement imaginaire à l’exception de la beauté des maisons et des sites naturels.
Toute ressemblance avec un individu existant ou ayant existé ne peut être que pure coïncidence.
Sont cités les noms de personnes célèbres qui ont acquis une notoriété publique.
Sont utilisées les images du domaine public.
Les noms de familles sont des lieux-dits du village.
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Année publication : 3 -ème trimestre 2020
ISBN : 978-2-9573108-0-7