Eloge et description du village de Nans sous Sainte Anne... (4)
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(Extrait 4...)
du village de Nans sous Sainte Anne
et des différentes beautés qui l'avoisinent...
( Photo: Antoine Montenot )
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Au pied du Montmahoux, par un soleil d'automne
Voyez le Périllet aux bocages dorés.
Ces rochers escarpés qui forment sa couronne
Semblent des blocs d'argent dont ce mont est paré.
Du pied de ces rochers inaccessibles aux hommes
Remarquez s'élever le fameux Montrichard.
Des moines, de ce nom (la méthode était bonne),
S'établirent jadis sur ces vastes remparts.
Ô pèlerins pieux ! Vous qui quittez ce monde,
Et qui vous enfoncez dans le fond des déserts,
Si Dieu des Montrichards, les prières féconde,
Pourquoi vous éloigner ainsi de l'univers ?
Cherchez, c'est mon avis, des endroits moins austères
Pour adresser vos vœux au Dieu de tous les lieux.
Venez, rebâtissez les mûrs du monastère,
Que l'impie détruisit en des jours ténébreux.
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Sous le roc Montrichard que je viens de dépeindre
On peut voir s'entrouvrir un antre ténébreux :
Par un temps sec et beau, venez sans rien y craindre
Admirer les beautés que renferme ce lieu.
De cette vaste salle, contemplez- en la voûte,
Qui forme en son sein de lugubres échos;
Le tapis en terreau vous charmera sans doute,
Ainsi que dans le fond ce vaste bassin d'eau.
Mais si dans l'horizon vous entendez l'orage,
Si la pluie à grands flots tombe sur nos côtaux;
Hâtez vous de quitter cet asile sauvage,
Vous seriez avant peu entrainé par les eaux :
Car, comme un furieux, le Verneau qui s'élance
Et se brise en tombant de rocher en rocher,
Nous parait de Neptune annoncer la puissance
Et répéter le bruit de l'orage passé.
Mais pour bien admirer la superbe cascade
Que forme le Verneau alors en cet endroit,
Remontez quelques pas, ici comme une estrade,
Les rochers de la Baume vous ouvrent leur parquet.
Il me souvient ici, qu'aux jours de mon jeune âge,
J'y venais folâtrer avec maint compagnon;
Imitant le chamois sur son rocher sauvage,
On nous voyait gravir et descendre d'un bond.
Aujourd'hui quelquefois, dans mes loisirs champêtres,
En revoyant ces lieux mon cœur semble renaître.
Souvent je viens m'asseoir sur ces roches éternelles
Qu'envierait d'un grand cœur la reine la plus belle.
Que ce séjour est beau ! Quel charmant paysage !
L'on y peut d'un coup d'œil, planner sur le village.
Qui visite ces lieux promet d'y revenir
Et d'en garder toujours le charmant souvenir.
🔊: L'extrait du poème bientôt dit par 🤗...
🧐: Le poème est publié avec l'autorisation d'Olivier Cottarel dont Jean-Baptiste Garnier était le quadrisaïeul...
Merci à Catherine L. qui nous a permis de le découvrir récemment 😉...