Louis Pergaud à Nans sous Sainte Anne... (2)
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" Certes, Nans-sous-Sainte-Anne est une localité accueillante dans un beau cirque rocheux où tombent de tous côtés les eaux des plateaux qui l'entourent : le Lison, le bief Sarrasin, le bief du Verneau sont les frères du Dessoubre, de la Rêverotte, du Cusancin, de l'Audeux, issus des mêmes terres calcaires.
Transplanté à la limite du bas pays, Elie Pergaud, l'homme des plateaux n'a qu'à lever les yeux ou grimper dans les sentiers qui vont vers les corniches rocheuses pour se retrouver chez lui.
Il se fera quelques amis avec lesquels il passera ses temps libres à la traque des gibiers de tout poil.
Le village est un carrefour économique et commercial à la vitalité importante pour l'époque...
L'instituteur, le républicain, trouve également à Nans-sous-Sainte-Anne une maison accueillante où l'on se plaît à échanger des idées et où l'on réchauffe ses convictions...
Il s'agit de la Taillanderie Philibert où venaient aussi se réconforter les instituteurs de Levier dont la vie n'était pas toujours facile.
La classe terminée, les gosses de Nans-sous-sainte-Anne comme beaucoup de leurs congénères rendus à la liberté s'égaillent dans la campagne et cherchent l'occasion d'exercer leurs forces naissantes.
Ils organisent - selon l' humeur- les farces ou les malices qui les réjouiront ou les combats qui feront la preuve de leur vaillance : Il y en a pour l'esprit et pour le corps!
On se doute que Louis Pergaud, malgré son jeune âge ne s'y montre pas le moins ardent.
Dans un combat contre "les Montmahoux", il est pris, déculotté et fessé.
Souvenir cuisant qui n'était certainement pas oublié lorsqu'il écrivait " La Guerre des Boutons ":
"Quant aux vieilles haines qui divisaient la jeunesse des trois communes, elles se traduisaient par des compliments scatologiques que l'écrivain ne put que retenir.
Ainsi les garçons de Nans, s'adressant à leurs voisins de Sainte-Anne, déclaraient:
- "Les Saint'Anniers pout'lou mard' a pleins paniers."
Ce qui entrainait la réplique: " - Nans d'ça, Nans d'là, pou lou mard' sous lou bona."
Par contre, ces deux camps savaient s'allier contre les Montmahoux aux cris de :
"- Les R'lavoux, Tapis de battue, Crevis de laitiot , M' zous de céret."
(Source: Philippe Cormery au Théâtre des Sources dans Rana et la petite fabrique de Poésie...)
Des noms d'alors restés dans la mémoire, ressurgissent eux aussi le moment venu: celui de Marie Tintin qui serait emprunté à Marie Jacquet dont le père était surnommé "Tintin la Mouillotte".
C'est à Léon Frachebois, dit "Gambette", mort très jeune, que Pergaud devrait le surnom donné à l'un de ses héros, bien qu'un autre "Gambette" ait existé Sur la Côte, à Landresse.
Dans le même temps, le jeune écolier Louis Pergaud dans la classe de son père faisait la connaissance du fils de la receveuse des postes du village, Eugène Chatot de deux ans son aîné et qui allait devenir son protecteur... C'est l'origine d'une amitié dont on n'a pas fini de mesurer l'importance.
"Et ce n'est donc pas un hasard si Eugène Chatot, un des plus fidèle amis de Louis Pergaud et époux de Delphine sa veuve en 1936, écrit plus tard que la plus grande partie des personnages du roman sont des enfants de Nans ! "
« Ce fut en 1910-1911 qu’au cours de vacances passées à Landresse, dans la famille de sa femme, lui vint l’idée d’écrire La Guerre des boutons. Son beau-père, le bon papa Duboz, jovial, spirituel, la mémoire pleine d’expériences vécues et d’anecdotes piquantes, lui avait raconté les batailles que, au temps de sa lointaine enfance écoulée à Besançon, se livraient dans les fossés des anciennes fortifications de Vauban, les jeunes garnements de deux quartiers de la ville, les Bousbots de Battant et les Jeannots de Rivotte ». Louis Pergaud rajouta quelques épisodes de ses souvenirs d’enfance dans le Doubs en Franche-Comté à Nans-sous-Sainte-Anne et à Guyans-Vennes et cerise sur le gâteau quelques évènements vécus par ses élèves à Durnes et Landresse. "
Mais nous aurons l'occasion d'en reparler 😉:
" N’ouvrons pas aujourd’hui de nouvelles hostilités entre clochers et laissons Landresse dans ses certitudes…
Comme dans l'adaptation toute récente de La Guerre des Boutons en Comédie Musicale par la Compagnie Allée des Cerisiers d'Amathay Vésigneux...
Suite...
Louis Pergaud à Nans sous Sainte Anne... (3) - Vivranans (...)
" La source du Lison qui débite 600 litres à la seconde en basses eaux attire de nombreux visiteurs à Nans-sous-Sainte-Anne. Elle débouche au fond d'un grandiose cirque rocheux. Elle est une su...
https://vivranans.info/2021/02/louis-pergaud-a-nans-sous-sainte-anne-3.html
Pour lire des extraits de la Guerre des boutons:
Écouter "La guerre des boutons":
Lire La Guerre des boutons avec une préface de Lucien Descaves.
La guerre des boutons (Louis Pergaud) - texte intégral - Romans - Atramenta
Lire ou télécharger "La guerre des boutons" gratuitement en ligne et en ebook EPUB, PDF et Kindle.
https://www.atramenta.net/lire/la-guerre-des-boutons/26214/1
Sources des textes:
http://louelisonfurieuse.free.fr/Pergaud.html
(Voir également: https://vivranans.info/2021/01/louis-pergaud-a-nans-sous-sainte-anne.html )
Et des photos pour l'article d'aujourd'hui:
Photo Nans sous Sainte Anne: Christian Muneaux
Source Aquarelle Taillanderie: Annick Belpois voir également l'article: Les Croqueurs du Mercredi
Article publié le Mercredi 27 Janvier 2021
Mis à jour le Lundi 31 Mai 2021
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