L'Éphémère : "L'Horreur" (...)
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> J-10 :
L'Horreur...
Sur un champ de bataille un soleil rougeoyant
Posait son baiser rouge aux lèvres des mourants
Lorsque l'Ombre investit les portes du couchant
Mon front noir émergea des replis de sa mante.
Mon lit noir reposait sur des boulets d'effroi
Que les canons sanglants crachaient vers l'infini
Et dans la nuit chantante où palpitaient les nids
Ma lèvre désapprit les paroles de foi.
L'eau froide de la peur a trempé mon cœur dur
Car les pleurs de l'aurore aux corolles écloses
Ne peuvent ramener sur mes lèvres moroses
Le sourire englouti dans ses limons impurs.
J'erre avec l'ombre louche aux portes du couchant
Dans les soirs de tueries, en mes haillons de brume
Je hante les replis du sol où le sang fume
Pour confronter mon rire aux rictus des mourants.
Et lorsque l'Aube point sur mon indifférence
Que les bras des blessés se tendent vers la vie
Ma hache est là qui veut d'un lourd revers d'envie
Abattre lourdement ces moignons d'espérance.
J'entre avec les soudards aux éboulis des brèches
Et préside aux tueries sur les places tragiques
Avec les chemineaux dans les soirs magnétiques
Je vais rôder autour des sépultures fraîches.
Dans leurs fibres mordues des bêtes de rapines
La Mort tailla des liens pour son noir destrier
Et je souris de voir les fleurs de mon chantier
D'un parfum de cadavre enivrer ses narines.
Louis Pergaud
Le poème dit par Sylvie Lacoste :
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